mardi 31 mai 2016

Les orphelins de sa majesté :

Issue d’une famille aussi pauvre que nombreuse, son père n’a pas pu lui offrir de longues études, il le conseilla d’opter pour un cycle court qui à cette époque permettait aux élèves stagiaires de bénéficier d’un présalaire aussi important sinon plus que celui de son père arrivé à l’âge de retraite.
Malgré sa petite misère, il aimait la vie dans un environnement qui promettait des jours meilleurs pour l’avenir, d’autant plus qu’il percevait son pays comme un vaste chantier avide de prospérité et de bonheur.
Il aimait tellement parfaire son travail, qu’il s’est vite fait des envieux pour ne pas dire des ennemis, aussi bien parmi ses collègues que parmi ses responsables hiérarchiques.
Ainsi avec le temps qui passe il devient une cible à abattre, non seulement par jalousie, mais aussi et surtout parce qu’il mettait à nu l’incompétence d’un bon nombre de ses collègues.
On disait de lui qu’il avait un sale caractère, d’autres trouvaient qu’il était trop ouvert avec ses collègues du sexe opposé, et il y avait même une collègue qui tout en le blâmant d’être un peu trop moue avec les femmes(selon son expression) elle n’hésitait pas à se rendre dans son bureau pour discuter avec lui de temps en temps, allant même jusqu’à lui exposer ses problèmes d’ordre strictement personnel, ou souvent elle paraissait la victime d’une société qu’elle qualifiait de débile.
Pour ses collègues masculins, et pace qu’il était le chef, on n’hésitait pas à lui faire les yeux doux, mais c’était une douceur qui cachait bien un mélange de sentiments gratuit de rancune et de jalousie dont il ne se rendait même pas compte.
Et comment le pouvait-il, lui qui n’était animé que de sentiments magnanimes, qu’il a certainement hérité de son défunt père.
Il ne lui venait guère à l’esprit qu’avec cette magnanimité, on puisse tenter à sa réputation d’un homme intègre ou même de briser sa carrière professionnelle.
Mais hélas, c’était compter sans ces sentiments refoules de rancunes et de rancœurs qui rangeaient cette société assoiffée de pouvoir, malade de ses gouvernants, de sa religion ; de son passe comme de son présent, de son hypocrisie maladive et de ses apparences trompeuses, de sa haine d’elle-même et de tous les autres.
Cette société qui aimait chanter l’amour avec les belles phrases, mais qui n’était capable de le produire que comme celui qui règne dans les geôles des pires des tyrans.
Cette société qui aimait chanter la vie, mais avec l’expression d’une cité détruite par la guerre, là où il n y a plus que tristesse et désolation.
D’ailleurs ces visages crispes en mal de sourire qu’on croise à tout bout de chemin, ne dénoncent-ils pas ce malaise de cette société qui depuis longtemps a divorce avec la joie du sourire.
Il ne pouvait imaginer qu’on puisse construire sa carrière, en détruisant celle des autres, comme il ne pouvait imaginer cette tentation qui nous pousse à détruire le bonheur des autres, rien que parce que nous sommes dans l’incapacité de nous construire un bonheur.
Pour lui ce n’était plus de l’égoïsme banale, mais un non-sens qui exprimait le mieux, la déroute d’une société qui a complètement perdu ses repères.
Rien que pour s’être fait payé son minable salaire de 20.000.00 d.a à sa propre caisse de comptable public, parce que sa banque était à court de liquidité, et sur dénonciation de ses propres collègues sous son autorité, son directeur n’a pas hésité à l’accuser d’avoir pris une avance illégale, allant j’jusqu’à proposer sa décharge de responsabilité.
C’était un de ces directeur qu’on a l’habitude de parachuter comme ça, à la fin de leur carrière rien que pour gonfler leur pension de retraite, un de ces gens pour qui une pension de retraite est plus importante à leurs yeux et dans leur conscience, que la vie d’un homme et même d’une famille entière.
C’était un sale coup pour lui, perçu comme un poignard assassin dans le dos, non pas parce qu’il a perdu son poste, mais de l’avoir perdu pour un motif aussi stupide qu’insensé.
Apres ce coup de voyou, et durant toute la période de 15 ans qui a précédé son admission à la retraite, il en a vu de toutes les couleurs.
C’est durant cette période qu’il a vraiment découvert le vrai visage de la société dans laquelle il vivait.
Une société qui sait entretenir la haine et la rancune au fond de son cœur, pour en faire une arme de destruction massive.
Une société qui sait mettre les bâtons dans les roues pour stopper la réussite des autres, ceux qui n’ont jamais appris la caresse au sens du poil, et dont le qualificatif de « sale caractère »  est colle à leur peau.
Une société ou les gens qui ont l’estime de soi et la dignité des hommes libres, sont considères comme les ennemis des (aristocrates de république.)
Parfois et en repensant à cet incident malheureux, il se disait que s’il avait l’appui d’un haut gradé de l’armée, ou de l’un de ses cons qui siègent au parlement, sa destinée aurait pu être d’un happy end  digne du cinéma d’Hollywood.



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